Création de Fraternité Victimes

Paris, le 21/02/2024

Depuis plusieurs années, des scandales secouent l’Eglise catholique : abus spirituels, sexuels, psychologiques, associés à tous types de violences. Ces atrocités ont touché aussi bien des diocèses que des communautés religieuses ou des mouvements laïcs.

Pour y répondre, les institutions ecclésiales françaises ont mandaté une Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE) chargée de faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique depuis 1950.

La CIASE a rendu son rapport en octobre 2021 entraînant  la création d’instances de l’Eglise Catholique pour tenter d’accompagner les personnes victimes sur un chemin de restauration et de reconnaissance : 

  • la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) pour reconnaître et réparer les personnes victimes de violences sexuelles présumées commises par des membres d’instituts religieux ;
  • l’Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et Réparation (INIRR) qui  porte le devoir de justice et de réparation à l’égard de personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église, quand elles étaient mineures.

D’autre part, localement dans les diocèses, de nombreuses cellules d’écoute sont nées pour faciliter le travail de mémoire et aider les victimes à prendre la parole.

Malheureusement, toutes les victimes ne sont pas concernées par ces instances et un audit récent de la Conférence des évêques de France (CEF) a pointé les insuffisances de nombreuses cellules d’écoute.

Depuis la publication du rapport de la CIASE (rapport qui ne concerne que les victimes mineures), nous constatons qu’encore aujourd’hui de nombreuses personnes subissent des injustices. Elles se retrouvent seules face à des administrations civiles ou ecclésiales qui, lorsqu’elles ne sont pas défaillantes, les placent dans des procédures longues et complexes. Certaines victimes, notamment celles issues de communautés religieuses, vivent désormais dans une grande précarité financière, psychologique ou sociale.

Nous voulons être solidaires de ces personnes, et mettre en place des moyens concrets et efficaces pour les aider dans leurs difficultés et simplifier leurs parcours.

Pour cela, l’association Fraternité Victimes a été créée le 13 février 2024 avec pour mission 4 grands axes : 

  • Prendre soin des personnes victimes : les aider dans leurs démarches administratives, dans les besoins matériels qu’elles peuvent avoir, ou dans un accompagnement beaucoup plus simple sous forme de compagnonnage (discussion, balade, visite, moments de convivialité) ;
  • Tisser un réseau de professionnels compétents et prêts à aider les personnes victimes, avec une éventuelle prise en charge financière par l’association : psychologues, psychiatres, avocats, juristes, assistants sociaux, expert en droit canon (droit de l’Eglise) ;
  • Former les membres de l’association, mais aussi plus largement les laïcs et les responsables religieux à l’écoute, à la détection de comportements à risque, à la conduite à tenir pour anticiper les abus ;
  • Mener une réflexion juridique transverse (droit civil, droit pénal, droit canonique) pour disposer d’une capacité d’intervention, éclairer l’Église et le débat public.

L’association est gouvernée par un bureau comptant 6 membres. Après un premier appel à volontaires sur le réseau social X, nous avons déjà réuni 80 personnes motivées pour aider. Nous voulons être présents sur l’ensemble du territoire français, divisé en 5 grandes régions : Île-de-France, Nord, Sud, Ouest, Est. Nous mettons également en place des pôles transverses par compétences à l’échelle nationale. 

Nous ne voulons plus que les personnes victimes soient isolées, honteuses et brisées, sans ressource financière, sociale, psychologique ou juridique. Nous ne voulons plus qu’au crime subi s’ajoute un véritable parcours du combattant pour obtenir justice, vérité et réparation.

Nous ne voulons plus laisser les personnes victimes seules.

Avec elles et pour elles, nous voulons vivre la Fraternité.

Contact presse : Mélanie Debrabant – contact@fraternite-victimes.fr

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